Un concert exceptionnel célébrant la féminité et rendant hommage à deux compositrices oubliées de la Renaissance.
En 1374, Giovanni Boccace publie le « De mulieribus claris » (Sur les femmes célèbres), une réponse au « De
viris illustribus » (Sur les hommes illustres) de Francesco Petrarca... Face au catalogue des puissants du chantre
natif d'Arezzo, l'auteur du célèbre Decameron propose une collection de biographies de personnalités féminines
historiques et mythologiques... un délicat « jardin des Muses. »
Sous ce titre éloquent, Les Voix Animées vous proposent de découvrir un programme consacré à des femmes,
célèbres ou non, simples inspiratrices ou remarquables créatrices.
À la suite de musiques chantant tour à tour Anne de Bretagne, Marie-Madeleine, La Reine de Saba ou Vénus,
nous vous présentons un florilège de madrigaux de deux femmes illustres, deux compositrices italiennes actives
dans la seconde partie du XVIe siècle, Maddalena Casulana et Vittoria Aleotti.
 
 « Je veux montrer au monde, autant que je peux dans cette profession de musicienne, l’erreur que commettent
les hommes en pensant qu’eux seuls possèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes. » (Dédicace de Maddalena Casulana à Isabelle de Médicis, « Premier Livre de Madrigaux », Venise, 1566).

Musique sacrée et profane de Maddalena Casulana, Vittoria Aleotti, Philippe de Monte, Giaches de Wert, Manuel Cardoso, Costanzo Festa...

De Maddalena Casulana, compositrice italienne du XVIe siècle, on sait peu de choses : elle publia à Venise
plusieurs livres de madrigaux en son nom, elle était en contact avec Isabelle de Médicis à qui elle dédia plusieurs
de ses œuvres, et fut jouée à la cour de Bavière… Mais sa vie personnelle comme les détails de sa carrière
demeurent nimbés de mystère. De Vittoria Aleotti, on ignore presque tout : était-elle la sœur de Raffaella Aleotti,
religieuse et compositrice de Ferrare, ou bien s’agit-il des deux alias de la même artiste ? Autour des œuvres de
ces compositrices des XVIe et XVIIe siècles, Les Voix Animées réunissent des contemporains de toute l’Europe,
pour un voyage musical où s’affirme déjà le principe fondateur du baroque naissant : « Prima è le parole e poi la
musica ».